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À l’occasion de la cérémonie des docteurs PSL 2022, six nouvelles et nouveaux diplômés reviennent sur leur parcours et leurs projets

Le
Lancer de toques - Cérémonie des docteurs PSL 2022

Le 14 avril dernier s’est tenue la cérémonie des docteurs de PSL 2022. Elles et ils étaient près de 200 sur place et plusieurs centaines à distance pour célébrer la conclusion d’années de recherche intenses.  
Marie Kerekes, Jules Bourdelles de Micas, Karine Mondésir-Sitcharn, Lorenzo Ciccione, Karina Bénazech Wendling et Henrique Trevisan étaient parmi eux. Aujourd’hui docteurs en sciences de gestion, astronomie, sociologie, neurosciences, chimie et anthropologie, ils nous livrent leur témoignage sur leur parcours et s’ouvrent sur leurs projets. Rencontre.

« La thèse est un cheminement personnel qui nous aide à grandir »

Marie Kerekes

Marie Kerekes, docteure en sciences de gestion (marketing) - thèse effectuée à Dauphine - PSL
Sujet de thèse : Le rapport des individus aux robots sociaux et son rôle dans le processus d'appropriation

Pouvez-vous vous présenter ?

J'ai commencé mon parcours universitaire en classe préparatoire littéraire au lycée Henri IV. Puis, j'ai intégré le programme Grande École de NEOMA Business School sur le campus de Reims. Dans le cadre de mon master, j'ai étudié un semestre à l'Université des sciences appliquées de Zurich (ZHAW) à Winterthur, en Suisse. J'ai ensuite été acceptée en doctorat en sciences de gestion à Dauphine - PSL, où j'ai pu notamment effectuer un séjour de recherche de quatre mois à l'Université de Fribourg, en Suisse. En parallèle de ma thèse, j'ai été assistante de recherche et responsable du Laboratoire expérimental de Dauphine - PSL. J'ai ensuite obtenu un contrat doctoral, ce qui m'a permis de me consacrer à la recherche et à l'enseignement, toujours au sein de Dauphine - PSL.

Quel est votre sujet de thèse ?

Ma thèse s'intitule Le rapport des individus aux robots sociaux et son rôle dans le processus d'appropriation. Dans un contexte de développement des robots sociaux dans nos sociétés, le marketing cherche à comprendre comment favoriser l’adoption de ces technologies par les consommateurs. Pour contribuer à cette réflexion, ma thèse défend le concept de rapport des individus aux robots sociaux et étudie son rôle dans le processus d’appropriation du robot, c’est-à-dire d’intégration au quotidien des consommateurs.
Elle repose sur trois essais et définit le rapport aux robots sociaux comme une connexion personnelle plus ou moins agréable entre l’individu et le robot, qui peut être construite ou détruite, et qui témoigne de la vision du monde de l’individu. Ces recherches offrent donc une définition du rapport aux robots sociaux et proposent une étape ultime au processus d’appropriation du robot : une phase de « glorification » lors de laquelle le consommateur crée des objets à l’image de son robot. Par ces travaux, je souhaite mieux comprendre comment les robots sociaux peuvent contribuer au bien-être des individus.

Y a-t-il un moment qui vous a particulièrement marqué pendant votre doctorat ?

En première année, je me souviens qu’une professeure en sciences de gestion m’a dit, ainsi qu’à d’autres doctorants, que la thèse est en quelque sorte une psychanalyse. On ne choisit pas son sujet au hasard : celui-ci a forcément un sens pour nous et il s’agit d’un problème que l’on souhaite personnellement résoudre. Ces paroles ont profondément résonné en moi : outre le fait de chercher à apporter une réponse à des questions que les entreprises ou la société se posent, la thèse est un cheminement personnel qui nous aide à grandir.

Quelle va être la suite de votre parcours ?

Depuis octobre 2022, je travaille à l’ESSEC Business School en tant que post-doctorante et responsable du Laboratoire expérimental de l’école. Je prévois de continuer à travailler dans le monde académique pour les années à venir. J’aime mener à bien des recherches dans le domaine des technologies, et j’espère pouvoir être utile à la société en continuant ainsi.


« C’est à partir de ce moment que j’ai réalisé que mes travaux avaient un sens »

Jules Bourdelle de Micas

Jules Bourdelle de Micas, docteur en astronomie et astrophysique, thèse effectuée à l’Observatoire de Paris - PSL

Sujet de thèse : La composition des astéroïdes primordiaux, vestiges de la population des planétésimaux et membres des familles les plus anciennes

Pouvez-vous vous présenter ?

Originaire de Paris, c’est dans cette même ville que j’ai effectué mes études. Après un baccalauréat scientifique, j’ai effectué une licence de physique, à l’Université Paris cité (anciennement Paris 7 Diderot). J’ai ensuite intégré le Master Sciences de l’Univers et Technologie Spatiale (SUTS) à l’Observatoire de Paris – PSL, où je me suis spécialisé dans le domaine de la planétologie en deuxième année de master. Avant de commencer ma thèse, j’ai effectué une année de médiation scientifique dans l’association Planète Sciences, où ma mission consistait essentiellement à faire découvrir le monde de l’astronomie et de la robotique au grand public, en particulier aux jeunes. Enfin, j’ai commencé ma thèse en 2019, au  Laboratoire d’études spatiales et d’instrumentation en astrophysique (LESIA), à l'Observatoire de Paris - PSL.

Quel est votre sujet de thèse ?

Ma thèse consiste à l’étude minéralogique des astéroïdes les plus anciens, situés dans une région de notre système solaire appelée ceinture principale, située entre les orbites de Mars et Jupiter. Initialement, une équipe de chercheurs de l'Observatoire de la Côte d’Azur, à Nice, a utilisé une technique d’identification de familles d'astéroïdes afin de recenser l’ensemble de celles-ci dans une des sous-régions de la ceinture principale. Ils ont ainsi pu identifier des familles d'astéroïdes ayant un âge proche de celui du système solaire et également des astéroïdes, appelés planétésimaux, qui ont réussi à rester plus ou moins intacts depuis leur formation. J’ai alors réalisé toute une série d'observations, en utilisant plusieurs télescopes internationaux, afin de caractériser leur minéralogie et comprendre leur évolution depuis leur formation.

Y-a-t-il un moment qui vous a particulièrement marqué pendant votre doctorat ?

Je me rappelle lorsque j’ai publié mon premier article scientifique. Après 2 ans d’intenses travaux, j’ai pu soumettre la première version de mon papier à un journal scientifique. Les commentaires des évaluateurs ont été très positifs. C’est à partir de ce moment que j’ai réalisé que mes travaux avaient un sens et qu’ils pouvaient intéresser d’autres personnes dans leur projet de recherche.

Quelle va être la suite de votre parcours ?

Si tout se passe bien, j’aimerais continuer dans le monde de la recherche. J’ai décroché un contrat post-doctoral à l’Observatoire de Rome pour une période d’un an à 18 mois. Par la suite, je souhaiterais continuer à effectuer des post-doctorats, jusqu’à obtenir un poste permanent en France, pourquoi pas à l’Observatoire de Paris - PSL. J’ai aussi l’ambition de candidater à l’Agence Spatiale Européenne afin de parfaire mon expérience à l’internationale. Si je retourne en France, j’aimerais également enseigner à l’université, afin de donner l’envie de faire de la recherche aux générations futures.


« Entre la sociologie, les sciences de l’éducation et l’histoire, mon parcours est sous le signe de la pluridisciplinarité »

Karine Mondésir-Sitcharn

Karine Mondésir-Sitcharn, docteure en histoire - thèse effectuée à l’ENS - PSL
Sujet de thèse : Une génération d’Algérie aux Antilles ? Une socio-histoire de la jeunesse antillaise de la guerre d’Algérie à 1972

Pouvez-vous vous présenter ?

Je suis professeure d’histoire-géographie au lycée jardin d’Essai, en Guadeloupe. Depuis 6 ans, j’ai mis en place une préparation aux classes préparatoires, intitulée « Arts et culture pour l’excellence », en coordination avec le lycée Henri-IV à Paris et dans le cadre d’une Cordée de la réussite, destinée aux élèves défavorisés, pour les doter de ce que Bourdieu a appelé « le capital culturel ». Mon parcours universitaire est sous le signe de la pluridisciplinarité. J’ai d’abord obtenu une maîtrise d’histoire avec une sous-dominante en sociologie à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, puis un master 2 en sciences de l’éducation à l’Université des Antilles. Enfin, j’ai rencontré la sociologue Florence Weber, qui a accepté de diriger ma thèse au sein de l’École normale supérieure - PSL en co-direction avec l’historien Frédéric Turpin.

Quel est votre sujet de thèse ?

Mon sujet de thèse est issu d’un entretien avec un ancien combattant guadeloupéen de la guerre d’Algérie, où il m’explique les raisons qui l’ont dissuadé de témoigner de son expérience de guerre devant mes élèves. Cette thèse, intitulée Une génération d’Algérie aux Antilles ? Une socio-histoire de la jeunesse antillaise de la guerre d’Algérie à 1972 dessine le portrait sociologique d’une jeunesse circulant entre les Antilles, l’Algérie et la France hexagonale. Elle montre comment le contexte de la guerre d’Algérie a été un révélateur d’identité politique pour une frange importante des étudiants français et singulièrement pour ceux issus des Antilles. Elle illustre également en quoi les expériences de guerre en Algérie mettent au jour une certaine conception de l’identité nationale. Ma thèse donne des pistes pour imaginer un langage commun entre élites et classes populaires, qui permettrait des mobilisations communes. Elle renouvelle l’historiographie sur de Gaulle et la puissance française en mettant en évidence des motivations anthropologiques, géostratégiques et le rôle crucial des DOM-TOM.

Y a-t-il un moment qui vous a particulièrement marqué pendant votre doctorat ?

Durant toutes ces années de recherche, j’ai été marquée par la confiance que m’ont accordée les 74 témoins que j’ai pu interviewer. Lors d’un entretien en Martinique, l’un d’entre eux m’a confié qu’il cachait depuis plus de 60 ans, chez lui, des archives secrètes datant des années 60 d’un groupe indépendantiste guadeloupéen, le GONG (Groupe d’organisation nationale de la Guadeloupe). J’en ai informé les militants de ce groupe, qui ont pu ainsi récupérer leurs archives et m’en ont donné une copie pour ma thèse. Je suis particulièrement heureuse d’avoir pu les convaincre de léguer ces documents aux archives départementales de la Guadeloupe. Cette donation sera utile ainsi à l’écriture de l’histoire.

Quelle va être la suite de votre parcours ?

Après avoir obtenu en février 2023 la qualification pour être maître de conférences en section 22 en histoire, je réalise depuis des missions d’expertise historique pour le Conseil Départemental de la Guadeloupe et pour un Établissement public de coopération intercommunale (CAP Excellence) en Guadeloupe. Je suis également consultante dans une société d’ingénierie informatique chargée du développement du secteur en archivage et bibliothèque numériques. Je travaille par ailleurs avec le rectorat de la Guadeloupe à une liaison entre l’université et la classe de terminale pour initier les élèves à la recherche. Une équipe de professeurs de lycée va ainsi produire des cours en histoire et en créole sur les Antillais et la guerre d’Algérie à partir des données de ma thèse.
J’élabore également un dossier sur le site des archives départementales sur les Antillais et la guerre d’Algérie à partir de ma thèse. Compte tenu de mon parcours professionnel et des domaines de recherche que j’explore, je pense, à terme, solliciter un poste de maître de conférences en sciences de l’éducation.

 

« Enseigner me permet de donner un sens concret aux connaissances que j'ai acquises et de construire du lien social »

Lorenzo Ciccione

Lorenzo Ciccione, docteur en psychologie et neurosciences cognitives - thèse réalisée au Collège de France
Sujet de thèse : Les bases cognitives et neurales de la perception et compréhension des graphiques.

Pouvez-vous vous présenter ?

Mon parcours universitaire a commencé sur les bancs de l'Université de Trento, en Italie, où j'ai obtenu un diplôme de licence en psychologie cognitive. J'ai ensuite poursuivi mes études à Paris, à l'ENS - PSL au sein de la sélection internationale. Durant ces trois années à l'École normale, j'ai eu l'occasion d'étudier, dans le cadre du Cogmaster, l’ensemble des disciplines des sciences cognitives : psychologie, neurosciences, intelligence artificielle, philosophie... Mon goût pour la recherche m'a poussé à poursuivre un doctorat en psychologie et neurosciences cognitives sous la direction du professeur Stanislas Dehaene, au Collège de France.

Quel est votre sujet de thèse ?

Mon sujet de thèse porte sur les bases cognitives et neurales de la perception et compréhension des graphiques. Autrement dit, j’étudie la manière dont notre esprit et notre cerveau sont capables d'extraire de l'information statistique à partir des graphiques. J’ai notamment étudié les biais humains dans la lecture des graphiques représentant des courbes exponentielles : notre équipe de recherche a ainsi découvert que la raison pour laquelle nous sous-estimons autant la croissance exponentielle, par exemple, de la montée des cas COVID est causée par une difficulté à extraire l'accélération de la courbe à partir du bruit. Nous avons aussi découvert que face à des nuages de points, comme par exemple ceux des prix des actions en bourse, les humains estiment des croissances ou des décroissances qui sont bien plus rapides que la tendance réelle. Un biais qui peut avoir des impacts très importants, et pourtant souvent sous-estimés.

Y a-t-il un moment qui vous a particulièrement marqué pendant votre doctorat ?

L'événement qui m'a le plus marqué a été sans doute lorsque j’ai remporté le Brainstorm 2020, un prix international pour jeunes chercheurs en neurosciences décerné par la fondation Mind Science. Ce prix m'a permis de participer à plusieurs conférences internationales et de financer certains des mes projets de recherche.

Quelle va être la suite de votre parcours ?

Je suis actuellement en post-doctorat et j'espère continuer ma carrière d' enseignant-chercheur. Pendant mes années de thèse, j'ai beaucoup enseigné à l'université et j'ai compris que je ne me vois pas du tout consacrer uniquement ma carrière à de la recherche. Enseigner me permet de donner un sens concret aux connaissances que j'ai acquises au fil des ans, ainsi que de construire du lien social, ce qui est parfois difficile dans le milieu de la recherche pure.

 

« Au départ, le doctorat ne faisait pas partie des possibles. Pour moi, il se situait tout simplement hors champ »

Karina Bénazech Wendling

Karina Bénazech Wendling, docteure en histoire et anthropologie des religions - thèse effectuée à l’EPHE - PSL
Sujet de thèse : Education, Bible et soupérisme en Irlande, 1800-1853 : L'Irish Society for Promoting the Education of the Native Irish Through the Medium of their Own Language

Pouvez-vous vous présenter ?

Mon parcours aurait pu s’intituler “De la banlieue à l’EPHE”. Si pour certains le doctorat fait partie de l'horizon qu'ils se sont fixés depuis longtemps, c'était loin d'être mon cas. Issue d'une famille modeste et ayant grandi dans les quartiers populaires de banlieue, l'horizon s'arrêtait pour moi à la licence, avec comme cap les concours de la fonction publique. Le doctorat ne faisait même pas partie des possibles, il se situait hors champ. Mon parcours est donc loin d'avoir été linéaire.

Mon goût pour les études est apparu sur le tard, après plusieurs années d'expérience d'enseignement. C'est en préparant l'agrégation, en particulier en étudiant la grande famine irlandaise de 1845 à 1851, que le virus de la recherche m'a piqué au point de reprendre les études à 40 ans avec un Master 2 à l'Université de Strasbourg.
Je suis particulièrement reconnaissante envers mes directeurs Patrick Cabanel et le professeur Peter Gray d'avoir adhéré à mon projet et cru en mes capacités, ce qui m'a donné le privilège d'entrer en doctorat à l'EPHE - PSL.

Quel est votre sujet de thèse ?

Ma thèse a revisité la question du prosélytisme protestant en Irlande dans un temps relativement long, qui s'étend du passage de l'Acte d'Union en 1800 au dernier soubresaut de la grande famine. Certaines affirmations de prosélytisme mercenaire parues dans la presse pendant la famine ont été présentées comme des évidences dans l'historiographie, ce que j'interroge à la lumière d'un large corpus de sources autant catholiques que protestantes.
Les résultats de ma thèse confirment l'hypothèse de départ sur le rôle central joué par les écoles et la Bible vernaculaires et mettent en lumière l'existence d'un patriotisme culturel protestant, précurseur du Gaelic Revival de la seconde moitié du XIXe siècle. En s’attachant aux différents acteurs, que ce soit le converti, le missionnaire ou les administrateurs de l’empire, apparaît en toile de fond le choc de deux empires : celui de l’empire colonial britannique et celui de l'empire catholique.

Y a-t-il un moment qui vous a particulièrement marqué pendant votre doctorat ?

Je retiens de ce parcours le privilège que j’ai pu avoir de consulter des archives originales ou difficiles d’accès comme les archives de la Propaganda Fide au Vatican ou le manuscrit de la première traduction de la Bible en irlandais à la Marsh’s Library. Tout cela a été rendu possible grâce au soutien conséquent de différentes institutions :  mon établissement,  l'EPHE – PSL, mon université, l’Université PSL, la région Île-de-France, la Royal Historical Society, la Marsh’s Library et la Société Française d’Études Irlandaises (SOFEIR). L’Université PSL et l'EPHE offrent non seulement un cadre scientifique idéal, mais proposent également de nombreux séminaires de qualité pour compléter la formation de leurs doctorants.

Quelle va être la suite de votre parcours ?

En tirant le fil de la compétition politico-religieuse au moment de l’émergence des États-nations, j'élargis désormais ma recherche à la circulation des idées au sein de l'espace transatlantique au XVIIIe siècle dans le cadre d'un diplôme postdoctoral de l'EPHE. J’espère également poursuivre ma carrière d’enseignante-chercheuse avec un poste de titulaire.
J'exprime encore une fois ma reconnaissance à toutes les personnes qui ont contribué d'une manière ou d'une autre à cette réussite et en particulier à mes directeurs, mes amis et ma famille.

 

« Lors de ma thèse, j’ai apprécié l'environnement scientifique et la possibilité d'échanger avec des personnes provenant de différents horizons »

Henrique Trevisan

Henrique Trevisan, docteur en chimie des matériaux - thèse réalisée à l’ESPCI - PSL

Sujet de thèse : Structure and functionality of sequence-controlled copolymers in aqueous dispersion and Li-ion anode composites

Pouvez-vous vous présenter ?

Chimiste de formation, je suis passionné par les changements de la matière et les relations entre les structures et leurs propriétés. J'ai donc commencé mon parcours universitaire en 2012 au Brésil au sein de l’UNICAMP, où j’ai obtenu mon diplôme en chimie en 2017. Durant cette période, j'ai également effectué une année de formation à l’Université d’Oslo. Puis, j’ai poursuivi avec un master, toujours à l’UNICAMP, où mes recherches se sont concentrées sur le fractionnement de la biomasse et la préparation de nanoparticules de lignine, un groupe de substances végétales complexes. En 2019, j’ai été sélectionné dans le cadre du programme UPtoPARIS (Horizon 2020) pour réaliser ma thèse au Laboratoire Chimie Moléculaire, Macromoléculaire, Matériaux de l’ESPCI Paris - PSL, sous la supervision du directeur de recherche François Tournilhac et en collaboration avec le professeur Jean-Marie Tarason du Collège de France et le professeur Makoto Ouchi de l’Université de Kyoto.

Quel est votre sujet de thèse ?

Mes recherches ont principalement porté sur les copolymères. Nous avons montré qu'en contrôlant l'emplacement des unités chimiques dans les chaînes polymères, il était possible de contrôler leur solubilité dans différents solvants et de préparer de très petites particules de polymères, qui peuvent être appliquées dans des domaines tels que la médecine ou la biologie.
En outre, nous avons proposé l'application de ces matériaux polymères dans des batteries lithium-ion. Le but était de vérifier si le copolymère avait pour rôle de coller les particules de l’anode de la batterie afin de produire des matériaux anodiques plus résistants.

Y a-t-il un moment qui vous a particulièrement marqué pendant votre doctorat ?

J’ai choisi de poursuivre ma thèse à l’ESPCI Paris - PSL pour son excellence en matière de recherche et qui propose une combinaison peu commune d'activités d'encadrement, de mentorat et de planification de carrière. Ce que j'ai apprécié le plus lors de cette thèse ? L'environnement scientifique de l'ESPCI et la possibilité d'échanger avec des personnes provenant de différents horizons.

Quelle va être la suite de votre parcours ?   

Après avoir terminé ma thèse, j'ai décidé de poursuivre ma carrière en tant que chercheur dans une entreprise de haute technologie. J’occupe depuis septembre 2022 le poste de concepteur de matières premières durables chez Michelin.


La cérémonie des docteurs de PSL 2023 est disponible en replay ci-dessous.