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PSL Week : une semaine pour élargir ses horizons et enrichir son parcours. Témoignages

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Être en master de commerce et suivre un cours d’astrophysique ? C’est l’une des nombreuses possibilités offertes par la PSL Week, temps fort pédagogique de l’Université PSL. Pendant une semaine, une fois par semestre, des étudiantes et étudiants quittent leurs salles de cours et laboratoires habituels pour se plonger dans un nouvel enseignement.

Alors que la PSL week du printemps a débuté hier, retour avec Johan Mazoyer, chargé de recherche CNRS à l’Observatoire de Paris - PSL,  Sarah Bouzad, en Master 2 Business Consulting and Digital Organizations à Dauphine - PSL et Ariane Amat, en 2e année à l’ESPCI Paris - PSL, sur la PSL Week, qui s’est tenue du 21 au 25 novembre 2022.

Etudiants lors du Campus d'hiver de l'UNION PSL 2017

« La PSL Week m’a permis d’aller à la rencontre d’étudiantes et d’étudiants issus de parcours très variés, c’est une belle réussite à mon sens », témoigne Johan Mazoyer, chargé de recherche CNRS au LESIA, le Laboratoire d'études spatiales et d'instrumentation en astrophysique de l’Observatoire de Paris - PSL.
À l’occasion de la dernière PSL Week, le scientifique a co-animé avec l’astrophysicienne et professeure attachée à PSL Anne-Marie Lagrange, une masterclass d’astronomie centrée sur les exoplanètes, c’est-à-dire les planètes qui orbitent autour d’autres étoiles que le soleil. Comme le souligne Johan Mazoyer, si l’astronomie est un domaine qui attire beaucoup d’étudiants, il reste cependant très rare d’avoir des cours dispensés en dehors des masters spécialisés, « qui sont seulement une poignée en France, comme le parcours International Research Track du Master Sciences de l’Univers et Technologies spatiales de l’Observatoire de Paris PSL, où j’enseigne l’instrumentation optique pour les télescopes », précise-t-il.

Aller à la rencontre d’étudiantes et d’étudiants aux parcours très variés

Portrait Johan Mazoyer

« L’astronomie est une discipline très vulgarisée mais il est peu courant d’avoir un accès direct aux chercheurs pour comprendre les questions qui nous animent au jour le jour », explique Johan Mazoyer.

« L’interdisciplinarité des PSL Week permet de toucher des étudiants intéressés par l’astronomie sans y être spécialisés, mais dont les compétences pourraient être utiles pour cette science » - Johan Mazoyer

Une belle occasion pour Sarah Bouzad, en Master 2 Business Consulting and Digital Organizations à Dauphine - PSL et Ariane Amat, en 2e année à l’ESPCI Paris - PSL, qui se sont inscrites pour la PSL Week à l’enseignement de Johan Mazoyer et d’Anne-Marie Lagrange, intitulé Search and Characterization of Exoplanets. Pendant une semaine, elles ont ainsi rejoint les bancs de l’Observatoire de Paris - PSL pour se plonger dans l’étude des exoplanètes et découvrir les différentes approches et enjeux de cette discipline. Si les deux étudiantes ont un parcours très différent, c’est avant tout leur curiosité et leur passion pour l’astronomie qui les ont réunies.

Une occasion unique de découvrir de nouveaux enseignements

Portrait Sarah Bouzad

Passionnée d’astronomie Sarah Bouzad, étudiante en Master 2 à Dauphine – PSL, souhaitait un cours qui aille « un peu plus en profondeur », tout en restant accessible à ses connaissances. « J’aime me laisser bercer par la poésie mystérieuse dont se pare le ciel, réfléchir, en levant les yeux, aux questions que l’humain se pose depuis la nuit des temps. S’émerveiller avec une meilleure connaissance de ce que nous regardons, c’est encore meilleur », sourit-elle. « Le cours de Johan Mazoyer et d’Anne-Marie Lagrange correspondait tout à fait à mes attentes. La PSL Week est une très belle opportunité d’accroître mes connaissances dans un domaine que je n’aurais pas pu découvrir autrement », témoigne l’étudiante.

Portrait Ariane Amat

En 2e année à l’ESPCI, Ariane Amat étudie la physique, la chimie et la biologie. Elle espère travailler à terme dans l’aérospatial et s’investir dans la protection de l’environnement. « L’astronomie est un sujet qui me passionne depuis longtemps », explique-t-elle. « J’ai fait mon stage de 3e à l’Observatoire de Bordeaux, et je me tiens toujours informée de l’actualité en exploration spatiale », ajoute l’étudiante. « Ayant déjà assisté à des conférences sur les exoplanètes, j’avais quelques notions sur le sujet, mais j’avais envie d’aller plus loin. La Master Class de Johan Mazoyer et d’Anne-Marie Lagrange semblait parfaite pour cela. Et puis, découvrir le bâtiment historique de l’Observatoire et être au contact de chercheurs très reconnus dans le domaine de l’astrophysique me faisait aussi un peu rêver. »

 

Une semaine d’immersion

Pendant une semaine, les vingt-cinq étudiantes et étudiants de Johan Mazoyer et d’Anne-Marie Lagrange ont eu un programme bien rempli. Sarah et Ariane ont été immédiatement conquises par les bâtiments historiques et scientifiques de l’Observatoire :  « Nous avons d’abord visité les lieux chargés d’Histoire de l’Observatoire, dont la célèbre coupole Arago, qui dissimule une lunette astronomique longue de 9 mètres. », se rappelle Sarah Bouzad. « Lunettes astronomiques du XVIIIe et XIXe siècles, premiers télescopes, peintures, sculptures, ouvrages… », énumère Ariane Amat. « Quel émerveillement ! »

Le premier jour de la Master Class, introductif, a permis aux étudiants peu familiers avec l’astronomie et les exoplanètes de comprendre ce qui serait plus tard abordé de manière plus poussée. « Nous sommes ensuite rentrés très vite dans le vif du sujet », explique Sarah. « Chaque jour une méthode différente de détection des exoplanètes nous était présentée. Nous avons assisté à des conférences de chercheurs, et les après-midis nous avions des séances de travaux pratiques d’informatique où nous pouvions analyser des données d’exoplanètes », détaille l’étudiante. « Lors de ces travaux pratiques, nous fournissons directement aux étudiants des données récentes de télescopes, afin qu’ils cherchent eux-mêmes les planètes », ajoute Johan Mazoyer. « Travailler avec des données aussi récentes est assez unique dans le monde de l’enseignement , il me semble », précise-t-il.

La diversité des compétences au service d’une science

Durant la PSL Week, Johan Mazoyer et Anne-Marie Lagrange ont aussi organisé plusieurs interventions avec des collègues d’autres laboratoires, venus présenter leurs recherches actuelles, « pour rendre compte de la diversité des problèmes en astrophysique », précise le scientifique. « II est important pour nous de montrer que l’astronomie est une science accessible et surtout qu’elle fait appel à des compétences très variées, que cela soit en informatique, en optique ou encore chimie, et qui ne sont souvent pas offertes dans les masters d’astrophysique mais qui le sont à PSL », justifie Johan Mazoyer.

Cette Master Class d’astronomie sur mesure pour les non spécialistes a été spécialement conçue pour la PSL Week par les deux enseignants : « ce cours a nécessité plusieurs dizaines d’heures de préparation », explique Johan Mazoyer. « Nous essayons de le rendre plus accessible que ceux que je donne dans le cadre du Master sciences de l’Univers et Technologies Spatiales porté par l’Observatoire, car les étudiantes et étudiants auxquels nous enseignons pendant la PSL Week n’ont pour la plupart jamais fait d’astrophysique », justifie-t-il. « Certains n’ont même jamais fait de physique depuis le lycée, et il est important que les cours puissent aussi les atteindre », insiste le chercheur.

Réunis autour d’une même passion

Des cours qui bénéficient de retours positifs de la part des étudiantes et étudiants. Sarah Bouzad a ainsi « adoré » avoir un avant-goût du travail des astronomes sur les exoplanètes. « J’ai déjà été membre d’un club d’astronomie, mais lors de cette semaine, j’ai pu acquérir des connaissances plus pointues », explique-t-elle. « S’il y a quelques détails que j’ai un peu moins compris, le sentiment d’apprendre était véritablement là ».
L’étudiante a été également « ravie » de pouvoir être immergée, pendant une semaine entière, dans une atmosphère complètement différente de celle de ses cours habituels à Dauphine : « lors de la PSL Week, j’ai ainsi pu découvrir un autre univers, être entourée de professionnels très investis et d’étudiants différents des uns des autres, mais partageant tous la même passion. J’ai d’ailleurs rencontré des étudiants internationaux avec qui j’ai gardé contact. », raconte Sarah. Un grand merci à Johan Mazoyer et Anne-Marie Lagrange pour cette semaine ô combien enrichissante. »

Confirmer ses choix d’orientation

Pour Ariane Amat, les conférences des intervenants ont été « extrêmement enrichissantes », et l’étudiante estime avoir « appris beaucoup en peu de jours ». Heureuse de rencontrer autant de chercheuses et chercheurs, Ariane a pu échanger avec eux sur leurs carrières et leurs travaux, et obtenir des conseils pour trouver des stages en astronomie. « Une chance incroyable ! » s’enthousiasme-t-elle.
Plus largement, Ariane a « beaucoup apprécié » cette semaine en dehors des cours de l’ESPCI, jusqu’à la conforter dans ses choix d’orientation : « Nous n’avons pas encore de possibilité de spécialisation en 2e année et je n’ai donc pas de cours d'astrophysique. Mais grâce à la PSL Week, j’ai eu l’opportunité de suivre ceux de Johan Mazoyer et Anne-Marie Lagrange. Cela a confirmé mon envie de travailler dans l’aérospatial », estime Ariane. « Et puis… que dire de la vue magnifique sur tout Paris depuis le toit de l’Observatoire », sourit l’étudiante.

Naissance de collaborations interdisciplinaires inédites

Parfois, les échanges et les collaborations se poursuivent bien après la PSL Week et donnent naissance à des projets interdisciplinaires inédits : « En 2021, Valentine Auphan, une étudiante de l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs  - et établissement partenaire de PSL - est venu assister au cours, alors même qu’elle n’avait pas fait de physique depuis le lycée  », se rappelle Johan Mazoyer. « Suite à cette PSL Week, nous avons continué notre collaboration en 2022. J’ai été ainsi associé à son projet de Master orienté autour de la représentation artistique d’instruments astronomiques, qu'elle a présenté l’année dernière durant une courte exposition », poursuit le scientifique. « C’est un bel exemple des possibilités de la PSL Week, qui offre des ouvertures et des croisements interdisciplinaires et interétablissements. Je suis heureux d’y contribuer », conclut Johan Mazoyer.

 

À propos de la PSL Week

Temps fort de la circulation étudiante, la PSL Week rassemble chaque semestre des étudiantes et étudiants aux profils et formations très différents (sciences, cursus ingénieur, arts…). Elle leur offre l’opportunité d’explorer un sujet en profondeur et sous un angle pluri et interdisciplinaire parmi une quarantaine d’enseignements proposés.
Pendant une semaine, les étudiantes et étudiants participants quittent leurs salles de cours et laboratoires habituels pour aller explorer de nouvelles disciplines, élargir leurs compétences ou approfondir leurs connaissances.

Site web de la PSL Week

Johan Mazoyer est chargé de recherche CNRS au LESIA, le Laboratoire d'études spatiales et d'instrumentation en astrophysique de l’Observatoire de Paris - PSL. Il enseigne également l’instrumentation optique pour les télescopes au sein du Master Sciences de l’Univers et Technologies spatiales porté par l’Observatoire de Paris - PSL.
Après 4 ans en tant que chercheur postdoctoral à Baltimore, d'abord au Space Telescope Science Institute, puis à l'Université Johns Hopkins, il a été également membre du NASA Hubble Fellowship (Carl Sagan) au NASA Jet Propulsion Laboratory en Californie.

Originaire de Bordeaux, Ariane Amat est en 2e année à l’ESPCI Paris - PSL, école d’ingénieur où elle étudie la physique, la chimie et la biologie. Elle aimerait plus tard se diriger vers le secteur de l’aérospatial.

Sarah Bouzad est en Master 2 Business Consulting and Digital Organizations à Dauphine - PSL. Lilloise d’origine, c’est après une licence en économie et commerce international, puis une première année de Master spécialisé dans l’innovation qu’elle a intégré ce Master 2. Suite à cette formation, elle souhaiterait entreprendre dans le domaine digital.
Depuis l’année dernière, elle suit dans un autre établissement, à distance, une licence en sciences formelles en mathématiques et physique, par passion mais aussi dans le cadre d’un projet de recherche en cosmologie.

Retour sur la PSL Week 2022 et Témoignages sur la PSL Week de novembre 2021