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Rencontre avec Quentin Magdelaine du Projet Lutétium

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Dans le cadre du deuxième appel à initiatives étudiantes, découvrez les acteurs du milieu associatif à PSL et les projets soutenus par l'université. Rencontre avec Quentin Magdelaine, de l'association Le Projet Lutétium, dont l'ambition est de vulgariser et mettre en avant en vidéo la beauté de la Science.

Une partie de l'équipe du Projet Lutetium avec les Youtubers de e-penser, Physics Girl et Veritasium à l'ESPCI Paris

Sur la photo, de g. à dr. : Quentin Magdelaine, Bruce Benamran (e-penser), Guillaume Durey, Dianna Cowern (Physics Girl), Derek Muller (Veritasium), Julie Godefroid, Mathias Kasiulis, Léa Bello. Crédit Photo : Le Projet Lutétium.

PSL > Si vous deviez définir votre association en 3 mots ?

QM : Recherche, Arts et Vulgarisation !
 

PSL > Comment vous est venue l’idée de la créer ?

QM : Au printemps 2014, nous avons lancé l’idée de créer un projet de vulgarisation. Nous pensions d’abord à un journal, mais nous nous sommes vite dit qu’une chaîne YouTube était un média plus porteur. En effet, on voyait apparaître depuis une dizaine d’années de nombreuses chaînes scientifiques anglophones, qui réussissaient à toucher un public très large en parlant de science de façon décontractée. Nous avons souhaité créer quelque chose de nouveau en utilisant cette plateforme : la première chaîne française à présenter à parts égale de la recherche expérimentale, de la création artistique et de la vulgarisation scientifique.

PSL est notre terrain de jeu : c’est surtout parmi les établissements de PSL que nous cherchons les travaux de recherche que nous mettons en valeur dans nos vidéos.

PSL > Comment vous êtes-vous rencontrés entre membres de l’association ?

QM : L’idée est venue d’un groupe d’étudiants de l’ESPCI Paris qui se connaissaient déjà bien. Au départ, tout le monde avait un peu le même rôle et participait aux réflexions pour définir le projet. Quand nous avons décidé de nous orienter vers une chaîne YouTube, il nous a fallu trouver un cinéaste, sans lequel nous n’aurions pas pu mener à bien le projet. Ensuite, nous avons cherché une identité visuelle pour la chaîne : en diffusant un message auprès des étudiants de l’ENSAD, nous avons eu la chance de recruter une graphiste formidable et très motivée, qui a créé notre logo et construit le studio de tournage. Enfin, toujours dans l’idée d’associer arts et sciences, nous avons contacté la classe de Marie-Jeanne Séréro, professeure de Musique pour l’image au CNSMDP. Plusieurs de ses élèves se sont montrés intéressés par composer sur des visuels assez inhabituels, issus des labos de recherche ! Enfin, aujourd’hui, le rôle des étudiants de l’ESPCI est de rédiger les scénarios des vidéos et de superviser l’ensemble du projet (production).

PSL > Votre meilleur souvenir associatif ensemble ?

QM : J’hésite entre deux événements… La soirée de lancement du projet, tout d’abord : quand plus d’une centaine de personnes sont venues nous voir présenter notre projet à l’ESPGG en septembre 2016, nous n’avions pas encore posté une seule vidéo. L’énergie de cette soirée était incroyable ! Ou alors le meet-up que nous avons organisé à l’ESPCI avec trois YouTubers scientifiques très célèbres : Bruce de la chaîne e-penser, Dianna de Physics Girl et Derek de Veritasium. C’était formidable de rencontrer nos héros et de poser avec eux pour une photo dans le studio du Projet Lutétium !

Teaser de la chaîne Youtube du Projet Lutétium
 

PSL > Avez-vous un « secret » pour vous (re)booster ?

QM :
Le processus de création de chaque vidéo est long et semé d'embûches : quand on regarde une vidéo dont la qualité de production est élevée, on ne soupçonne pas le nombre de petits détails invisibles qui sont nécessaires à sa complétion. C’est la diffusion qui est donc l’étape la plus gratifiante : voir aboutir notre travail, le partager avec les spectateurs, le voir éventuellement repris dans les médias ou partagé par des collègues vidéastes redonne le plein d'énergie nécessaire pour attaquer la vidéo suivante !

PSL > Concrètement, dans le cadre de votre association, que vous apporte PSL ?

QM : En premier lieu, PSL nous a apporté le soutien financier qui nous a permis d’acheter notre matériel et donc de commencer la production des vidéos. Mais de manière tout aussi déterminante dans le projet, c’est parce que nous savions que notre école faisait partie de PSL que nous avons cherché à nous associer à des étudiants de l’EnsAD et du CNSMCP. Ce regroupement d’établissements transdisciplinaires est ce qui a permis à un projet arts-sciences-vulgarisation comme le nôtre de voir le jour ! Enfin, PSL est notre terrain de jeu : c’est surtout parmi les établissements de PSL que nous cherchons les travaux de recherche que nous mettons en valeur dans nos vidéos.

PSL > Si vous aviez une devise ?

QM : Montrer que la science est belle !

PSL > Que peut-on vous souhaiter pour l’année à venir ?

QM : Que notre public ne s’impatiente pas de nos récents retards dans nos publications - il est difficile de combiner les métiers de vidéaste et d’étudiant ! Que les derniers tournages se passent bien pour être finis à temps avant que notre studio ne soit déconstruit pour les travaux de rénovation de l’ESPCI. Enfin, que l’accueil par le public de nos vidéos soit toujours aussi bon !

PSL > Où vous voyez-vous dans 10 ans ?

QM : Si tout se passe pour le mieux, après ma thèse et des postdocs : être en train de régler une manip avec un de mes premiers étudiants. Être chercheur donc, un chercheur qui sera des plus heureux si des étudiants viennent le voir pour lui demander de lui présenter ses recherches en vue de les vulgariser !

Le projet Lutétium est une initiative étudiante PSL qui a également reçu le soutien financier de l'ESPGG, l'ESPCI Paris, ESPCI Alumni et le Fonds ESPCI Paris. Au total, Le Projet Lutétium compte 13 membres :

Léa Bello, CNRS, docteure en géophysique
Marie Boulez, ESPCI Paris, étudiante en  histoire des sciences, technologies et sociétés
Guillaume Durey, ESPCI Paris, doctorant sur les  cristaux liquides en géométrie courbe
Julie Godefroid, ESPCI Paris, doctorant en physico-chimie et hydrodynamique
Mathias Kasiulis, ESPCI Paris, doctorant en physique des liquides
Hoon Kwon, ICAN, étudiant en animation numérique
Quentin Magdelaine, ESPCI Paris, doctorant en hydrodynamique des interfaces
Guilhem Mauran, ESPCI Paris, doctorant en sciences des matériaux archéologiques préhistoriques
Julien Mazet, CNSMDP, musicologie spécialité analyse et esthétique
Juliette Nier, EnsAD, étudiante en design graphique et multimédia
Pierre David, CNSMDP, étudiant en musique pour l’image et contrepoint
Arnaud Reitz, ESPCI Paris, ingénieur procédés chez HiFiBio
Noémi Thomazo, ESPCI Paris, doctorante en physico-chimie des polymères